Cet article a été publié sous forme d’infolettre le 12 février 2022. En étant abonné à mon infolettre vous allez recevoir les articles directement dans vos courriels en exclusivité. Pour vous abonner cliquez ici

Tu veux te lancer en affaires pour devenir mixeur, ouvrir un studio, bref travailler à ton compte en audio?  Je t’y encourage fortement parce que c’est un des choix judicieux que j’ai fait tôt dans ma vie et je n’ai jamais regretté même une minute.  Les premières années étaient pénibles parfois, j’ai fait quelques contrats très très bruns.  Comme la fois où deux gars louches sont arrivés avec une caisse de 24 de bud light à 11h AM pour enregistrer dans ma petite chambre du Centre-Sud virée en pseudo-studio.  Après deux heures ils se sont rendu compte qu’ils ne connaissaient pas leurs chansons et qu’en fait elles n’étaient même pas finies de composer.  Bref.  Une job Kijiji comme on pourrait l’appeler.  Il y en a eu plein d’autres comme ça, surtout au début. Passage obligatoire faut croire.  J’ai survécu pour finalement arriver à un point où l’immense majorité des boulots que je fais sont hautement satisfaisants et mes clients ont tous une tête sur les épaules! 🙂  Hourra!

Dans cette troisième infolettre je vais tenter de te donner ma perspective sur la façon d’aller chercher des clients et éventuellement les garder longtemps longtemps. C’est d’une simplicité désarmante tu vas voir. 

Première chose à comprendre, on effectue un métier de service pour des individus, des être humains complexes avec des émotions, des paradoxes, des besoins, des désirs.  Donc, si j’étais un mécanicien ou un coiffeur j’irais probablement de conseils assez similaires parce qu’au final tout ce beau monde travaille pour des humains également.  

Deuxième élément. Peu importe toutes les stratégies de marketing complexe que tu vas lire sur internet ou dans les livres, ça revient toujours à une formule très simple.  Il s’agit de compléter le boulot, dans les délais, au juste prix et avec le sourire.  Je me souviens, au tout début de ma carrière lors d’une formation en démarrage d’entreprise, la professeure nous disait qu’un des éléments les plus importants était de livrer le produit fini dans le respect des délais et que si on y arrivant on avait une longueur d’avance sur une grosse partie de la «compétition» (je vais reparler de ce concept que je n’aime pas tant).  Je me suis rendu compte que ce n’est franchement pas faux. En faisant affaire avec d’autres professionnels, je me suis rendu compte qu’il faut souvent mettre de la pression pour avoir ce qu’on veut au moment qui a été défini.  Bref, le but du jeu c’est de s’assurer de bien comprendre le besoin de l’humain qui est venu chercher du support et y répondre au meilleur de ses capacités dans les délais entendus.  Le sourire, c’est parce que personne aime travailler avec un air bête qui semble faire ce qu’il fait parce qu’on lui oblige.      

Troisième élément, la communication 
Communication ne veut pas nécessairement dire parler plus et écrire de longs e-mails pour s’expliquer.  Il s’agit plutôt de bien écouter ce que la personne dit, interpréter et expliquer dans tes propres mots pour valider et démontrer que tu as bien compris ce qui se passe, où on s’en va.  Ça enlèvera un gros stress au client de se savoir bien compris. Un autre aspect d’une bonne communication dans un contexte professionnel consiste à donner des mises à jour régulières sur l’évolution du projet.  Si c’est la première fois que tu travailles avec quelqu’un c’est d’autant plus important.  Si ça fait une semaine que tu mix une chanson et que rendu vendredi tu n’as rien à présenter, au lieu de tirer la «plug» et d’attendre lundi ou mardi suivant pour envoyer le mix, une bonne pratique serait d’écrire un simple courriel pour dire que tout avance bien, que tu vas prendre la fin de semaine pour prendre du recul et envoyer quelque chose en début de semaine.  Ne pas laisser le client mariner pour rien!  J’ai une petite voix intérieure qui me dit quand c’est le temps d’envoyer une mise à jour à mes clients et c’est pourquoi je reçois très rarement un message pour me demander : «comment ça avance, est-ce qu’on va pouvoir entendre quelque chose bientôt?».  J’aime mieux prendre les devants pour répondre à cette question.    

Quatrième élément, le transfert de risque.  

C’est une idée, concept, que j’ai appris dans un livre de marketing quelconque.  Je le faisais déjà un peu, mais je trouve que finalement c’est une idée géniale et j’en ai fait une politique personnelle.  Le concept est simple, il s’agit de minimiser les risques que le client court en faisant affaire avec toi.  Quel est le principal risque?  Le principal risque serait de payer pour un résultat peu ou pas satisfaisant et de devoir le faire refaire par quelqu’un d’autre et payer à nouveau.  Pour éliminer ce risque, on explique d’emblée au client que si la collaboration est infructueuse il n’aura pas à payer, que chacun retourne de son côté sans regret ni amertume.  C’est donc nous qui prenons tout le risque par rapport au succès ou échec du projet.  
C’est simple pour ma part parce que je me suis fait à l’idée que je ne facture jamais pour le temps passé sur un contrat.  Je facture plutôt pour le produit fini qui a rendu heureux la personne à l’autre bout.  Pour résumer, ce que le client achète vraiment c’est du bonheur! 🙂  Pas de bonheur, pas d’argent!    

L’expertise

Là dessus, je serai bref même si c’est un des points les plus importants. L’expertise c’est ce qui fait que les clients viennent vers nous.  Faire ce que peu de gens peuvent faire, ou veulent faire. 🙂 On peut faire de beaux sourires et communiquer comme j’ai écrit plus haut, mais sans expertise ça ne mènera nulle part.  L’expertise ça s’acquiert avec le temps, en étudiant, en testant, en étant curieux, en remettant en question ce que les conneries que certains youtubeurs racontent.  Il faut accepter de faire des erreurs et en intégrer un apprentissage.  Bref, devenez expert en quelque chose!  

Sur la compétition

En affaires on nous demande d’étudier la «compétition» et d’essayer de trouver une manière d’aller chercher des «parts de marché».  En ce qui me concerne c’est un jeu auquel je ne veux pas jouer, la vie est trop courte pour ça.  J’aime mieux percevoir mon travail comme un travail artisanal et non pas comme un service d’entreprise.  En plus, quand on se met à chercher tous les studios, mixeurs, techniciens de mastering, on se met à se comparer et au final ça finit souvent par baisser notre niveau de motivation et d’énergie.  Plutôt que d’essayer de compétitionner, il vaut mieux essayer de trouver sa couleur unique, créer des liens forts avec les gens qu’on veut aider.  Le reste va suivre.  Chacun son aventure.

En partant de Montréal pour m’installer à Sutton dans les Cantons de l’est, je croyais faire un suicide professionnel parce que je m’éloignais physiquement de mon bassin de client.  Pour arriver à survivre j’ai décidé d’être impeccable sur tous les aspects des métiers de service que je pouvais identifier.  Finalement, un peu plus de 5 ans après mon déplacement, je peux dire que ça a fonctionné.  J’ai beaucoup plus de demande et de travail que lorsque je vivais à Montréal.

De la bonne musique neuve! 

Sainte-Croix – Tarte aux fruits (Mix / Mastering)
https://youtu.be/WpItZsZtKYg

Blaze Project – A Mile to go (Mastering)
https://open.spotify.com/album/7jjZI6leWPkr5SF5WQqbJg

Rougemont qui reprend – La Legende de Jimmy (Mastering)
https://passeport.ca/single/rougemont-la-legende-de-jimmy/

Pendant l’écriture j’ai écouté cet album
https://population2.bandcamp.com/album/la-terre

Des plugins 

Unfilter par Zynaptiq
https://www.zynaptiq.com/unfilter/

j’en parlais sur ma page facebook et j’ai écrit ceci :

Petit plugin un peu ésotérique qui permet de remettre au point une prise de son boboche en détectant les fréquences stable qui ne font pas partie de l’information qu’on veut entendre. Bref. Ça fonctionne super bien en post-prod et potentiellement en mix musique pour enrichir des prises de son effectuées dans de mauvais environnements.

Krishhoff EQ
https://www.threebodytech.com/en/products/kirchhoffeq

On en parle sur les différentes pages de mastering que je suis assidûment.  J’ai testé un peu mais j’aime déjà beaucoup les outils que j’utilise actuellement.  Vous pouvez l’essayer si jamais vous n’avez pas trouvé votre EQ de rêve! 🙂

Varia

On peut maintenant entendre la voix des poissons grâce ces chercheurs.  
https://www.sciencealert.com/fish-have-been-talking-with-delightfully-strange-sounds-for-at-least-155-million-years

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